" Mon printemps " ... un poème, un poète libanais que je viens de découvrir et je suis admirative devant ces poètes lointains sachant si bien faire chanter notre langue, Prima
Les chapiteaux du ciel sont garnis de prières
La rosée a fini d'habiller la jeunesse
Et sans tendre un seul doigt la main est embaumée
La lumière du jour parle aux rideaux des yeux
Chaque feuille est un mot brodé sur la lumière
Et qui tremble d'amour aux approches du son
Il a fallu mon sang pour colorer les roses
Pour emperler l'aurore il a fallu mes pleurs
Allez je vous bénis mes chères créatures
Promenez au printemps vos pieds nombreux sur terre
Pour défier l'azur vos yeux sont de turquoise
Et pour user le temps vos os sont de silex
Mais tous les grains d'encens dont j'ai fait mon armure
N'empêche point mon âme et mon corps de vieillir
Et tandis que l'oiseau fait la cour à la rose
La flûte de roseau soupire dans la plaine
Ma chanson dédiée à la fonte des neiges.
Fouad Gabriel Naffah ( 1925 - 1983 )
La description de l'homme, du cadre et de la lyre
Quelques notes sur l'auteur :
Fouad Gabriel Naffah est un poète libanais d'expression française publié à compte d'auteur à Beyrouth dans un premier temps en 1957, il fut repris en 1963 au Mercure de France. Ce poète a obtenu en 1964, le prix " René Laporte " pour ses poèmes.
" Naffah a une très haute idée de son talent. C'est qu'en fait, il dépasse les cadres libanais, déborde même les cadres habituels d'une poésie qui se réclame française, le Foyer est oriental, l'ambiance est européenne ; l'ensemble se veut universel, absolu "
Georges G. Vigny dans la Revue du Liban